Ce billet va être un peu spécial, un peu différent de d’habitude, plus personnel. C’est un résumé, une prise de conscience globale de ce qu’est pour moi vivre en société, ici sur cette terre.
Attention, évidemment que ce n’est que mon point de vue, que tout ce qui sera décrit ici ne tient que de ma propre personne, de mes analyses personnelles et de ma vision des choses. Tout peut être différent d’un autre oeil. D’ailleurs, tu savais qu’il n’y a pas de réel, mais seulement des réalités ?
Je t’emmène donc ici dans un des tourbillons qu’a créé mon Introspection.
Ça a commencé il y a bien longtemps, ces questions qui trottent dans ma tête, depuis le collège, voire la primaire. Tu sais, dans un groupe, il y a toujours quelqu’un de différent, quelqu’un d’un peu à part, de bizarre. Ben, dans les groupes que j’ai fréquenté, cette personne un peu bancale, c’était moi.
Au début, je me disais simplement que tout le monde avait ce genre de pensées un peu étranges, ces pensées qui ne s’arrêtent jamais, qui se posent trente-six questions à la seconde, je croyais simplement que les gens autour de moi n’en parlait pas. D’ailleurs je trouvais que les gens ne parlaient pas beaucoup tout court, pas au sens propre du terme, parce que pour ne rien dire ou critiquer, il y en avait des couplets entiers; je trouvais que les gens ne parlaient pas de leurs émotions, de leurs vérités, de ce qu’ils pensaient. Réellement. C’est à dire que j’ai vite remarqué que les gens n’étaient pas tout à fait sincères, pas tout à fait vrai. Et j’en ai bien évidemment fait les frais, la joie de l’adolescence. Cependant, cette adolescence, je ne l’ai pas vécu comme ”la majorité des gens normaux”. Là où on me répondait que c’était normal de ressentir telle ou telle chose, mon monde s’écroulait. On dit qu’à l’adolescence on ressent tout plus fort, qu’on se cherche, que c’est une tempête émotionnelle pour le corps et l’esprit. Alors peut-être qu’à vingt-neuf ans, mon adolescence n’est pas encore terminée ?
Trop sensible, trop émotive, trop bavarde, trop silencieuse, trop agitée, trop calme, trop agressive verbalement, trop respectueuse .. Toujours trop. Ou alors à l’inverse, c’était jamais assez. Bref, je ne rentrais jamais dans les cases. L’Être Humain, cet être social, qui veut tout caser, tout étiqueter, qui veut que les choses se passent comme il le dit, c’est à dire normalement. Ça ne fonctionne pas pour moi. Ça n’a jamais fonctionné.
Trop entière, trop blessée quand un ami me mentait, quand on se moquait de moi car ”elle est bizarre”. Trop émotive, trop triste quand je perdais un de mes compagnons de route, et oui, même quand ce n’était qu’un canard.
Pendant longtemps j’ai cherché ce qui clochait chez moi, pourquoi je n’étais pas comme les autres, et pourquoi ce qui semblait normal pour tout le monde, me posait du soucis à moi. Suis-je trop fragile? Qu’est-ce qui ne tourne pas rond dans ma tête? J’ai un problème je pense. Ce genre de questions continuelles en tête qui ne cessent de se répéter, essayant en même temps de s’adapter à ce monde de cases, de clichés et de jugements, où il faut avoir son boulot, metro, dodo pour être accepté. Un monde rempli de faux semblant, de masques, de mensonges, de trahisons, où tout cela ne semble déranger personne, où tout cela semble normal, parce que c’est la vie et que c’est comme ça.
J’en ai des frissons rien qu’en l’écrivant. Ce n’est pas la vie, du moins, ce n’est pas ma vie.
En commençant le développement personnel il y a quelques années, j’ai découvert qu’il existait des personnes dites Hypersensibles. Contrairement à ce qu’on a pu me répéter, ce n’est ni une faiblesse, ni une maladie (non, je n’irai pas me faire soigner pour mon hypersensibilité, et si tu tombes sur ce texte, sache que mon majeur se lève devant toi). L’hypersensibilité est un trait de caractère, quelque chose qui nous représente, on ne le devient pas, on naît/n-est comme ça. Ce n’est pas être plus émotif devant un film, ou pleurer tout le temps pour rien, c’est tout ressentir plus fort. Les émotions des autres deviennent les nôtres. Manquerait plus qu’on soit empathe et on gagne le gros lot. Ah ben je ne te fais pas de dessin, pour une fois dans ma vie, j’ai gagné à la loterie. Mais j’en parlerai un peu plus tard.
Ce qui érafle les autres, me déchire c’est la citation adéquate de Gustave Flaubert dans laquelle je me retrouve depuis toujours.
Si j’écris ce billet, ce n’est pas pour raconter ma vie, mais pour toi, qui me lit, et qui te sens un peu en décalage et un peu perdu face au Monde qui t’entoure. J’écris pour toi, qui ne comprend pas pourquoi tu te sens toujours différent des autres, pourquoi il te faut deux heures entièrement seul pour te remettre de trente minutes dans un centre commercial, que ce soit à Paris ou dans ta petite supérette au coin de la rue. J’écris pour tous ceux qui comme moi, cherchent des réponses, pour tous ceux qui ne se sont jamais senti à leur place.
Sache que tu n’es pas seul, tu n’es pas malade et tu n’es pas bizarre. Tu as juste une denrée qui se fait rare de nos jours : tu es authentique et tu ne sais pas faire semblant.
Je n’ai pas été diagnostiquée officiellement, mais j’ai vu des psychologues qui m’en ont parlé et j’ai fait énormément de recherches sur ce sujet. Si tu le souhaites, tu peux faire un diagnostic auprès d’un professionnel de la santé. Par ailleurs, si la vie est trop brute avec toi, ne reste pas seul pour affronter tout ça, demande de l’aide, parles-en, il n’y a pas de honte à aller voir un psy ou son médecin pour demander une pause quand celle-ci devient vitale. N’attends pas le burn out pour prendre soin de toi. Ta santé mentale est tout aussi importante que ta santé physique, voire même plus, car ton corps finira toujours par parler de ce que toi tu refoules.
C’est aussi pour faire une sorte de prévention que je parle de tout ça, car même en 2023, ce sont des sujets qui restent tabou. On est jugé car on va voir un psy ou parce qu’on ne veut plus rentrer dans le système car celui-ci ne nous convient pas. Bon, à vrai dire, quoi qu’on fasse on sera toujours jugé, sauf quand on sera mort, parce que quand t’es mort, tout le monde t’aime, étrangement.
Bref, si j’avais qu’une seule chose à dire pour clôturer ce billet, c’est qu’on a tous la possibilité d’être heureux, il suffit de prendre son courage à deux mains, et d’oser Être qui on Est au fond de Soi.
Alors, ça te dit de déranger encore plus, mais en étant fier ?
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