Reflexion sur la route
Je voulais parler à cœur ouvert, l’âme à fleur de peau, te parler à toi, qui me lit, un peu comme si on discutait.
Tu n’es pas seul.e. Tu n’es pas la seule personne à ne pas te sentir à ta place, à ne pas savoir ce que tu fais là, ni savoir ce que tu dois faire. Tu n’es pas seul à être perdu au milieu de tout ce monde, ce bruit, ces choses qui tournent et te donnent le vertige. Et tu sais quoi ? Ce n’est pas grave.
On nous fait comprendre que l’on doit s’adapter, toujours, et à tout, comme si on était une bonne vieille tarte qu’on mettait dans un moule. On nous fait comprendre qu’on est pas comme tout le monde, qu’on est toujours trop ou pas assez, que l’on doit toujours se battre, évoluer, changer. Adapte toi encore.
On nous fait comprendre que pour réussir il faut être marié, avoir des enfants et acheter sa maison. Gagner au moins 2000€ par mois, si ce n’est pas plus. Et attention, tout ça avant 30 ans, parce qu’après tu seras trop vieux pour procréer. Tic tac la soit disant horloge de la femme. Il faut toujours tout contrôler, et si tu es une maman, et tu as intérêt à le devenir, que tu as un travail, prend bien garde à faire en sorte que tout soit toujours à sa place, que tes enfants soient propres, aient mangés et n’oublies pas de te pouponner, tu es jeune et belle, tu n’as pas à être fatiguée, alors arrête de te plaindre.
On n’arrête pas de mettre la pression à tout, tout le monde, pour n’importe quoi. Tu ne seras jamais parfait, car il faudra l’être encore plus que la perfection elle-même. Course poursuite à des images qui n’existent pas. Les réseaux sociaux nous mettent en avant des Standards que l’on n’atteindra sans doute jamais, parce que tu ne sauras jamais l’étendu de la dépression que se cache derrière ce sourire forcé et cette peau Photoshopée. On nous vend du rêve que l’on ne peut acheter. Course frénétique du paraître, surtout n’ait pas de bourrelets, soit mince, mais mange un peu, on dirait que tu es malade.
Société où l’apparence compte au détriment de la santé mentale. C’est dans ta tête, alors ça n’existe pas, arrête de te pleurer va, ça ne peut qu’aller bien, t’es partit en weeknd la semaine dernière, je l’ai vu sur tes réseaux. Société où tout se robotise, où on en oublie que l’on est des être humains rempli d’émotions et de sentiments.
Tout ce que je t’écris te parle peut-être, et j’en suis désolée si c’est le cas, car je ressens sans doute la même chose que toi face à tout ça. Un décalage, une pseudo-appartenance à un groupe qui ne nous ressemble pas, chercher sa place dans un cadre qui ne nous va pas. La société nous plonge dans la survie, bataille jusqu’à la mort, où même celle-ci rapportera de l’argent à l’état.
Je sais que ce n’est pas simple, je sais que tu espérais mieux, mais c’est la triste vérité du monde dans lequel on évolue. Certains diront que c’était mieux avant, tandis que d’autres diront le contraire.
La réalité c’est que c’est la Société qui nous ronge, la vie, la vraie, est toujours là, cachée sous des tonnes de diktats que l’on essaye de nous faire avaler depuis l’enfance.
Tu ne devrais pas souffrir pour vivre, tu ne devrais pas te lever avec la boule au ventre tous les matins pour pouvoir garder un toit au dessus de la tête. Tu devrais te lever avec le sourire, sachant la fragilité de la vie, le temps compter que l’on a sur une planète que trop de puissants bousillent pour des terres qui ne leur appartiennent que sur un bout de papier. Il y a tant à dire, et si tu lis encore à ce niveau, je te recommande de garder l’espoir, d’y croire, encore, de ne plus voir la vie comme un poids, mais comme quelque chose de beau, comme des paysages à découvrir, des routes à traverser, des animaux à aimer. La vie est rude car elle comporte de nombreuses leçons, celle de perdre des êtres chers étant pour moi la plus difficile à accepter. Mais je pense que si nous sommes là aujourd’hui, c’est que peut-être, par de tout petits gestes, nous pouvons changer les choses.
Qu’est-ce qui est réellement important quand au final, dans 150 ans, il ne restera plus rien de nous, de tout ceux que l’on connaît ? Dis je t’aime à ceux qui te sont cher, dis leur tant que tu le peux, tant qu’il sont dans la même dimension que toi. Quitte ce job avant qu’il te consume, pars voyager avant de ne plus pouvoir te déplacer, recommence tout à zéro avant de mourir avec les regrets des choses que tu n’as jamais osé.
On te jugera quoi que tu fasses, alors assure-toi de faire ce qui te fais vibrer, de déranger avec ton bonheur, avec tes choix, avec ta vie. Exprime toi, dis au monde ce que tu ressens, ce que tu penses, pleure, rie, explose. Soi toi-m’aime. Arrête de paraître, arrête de te forcer d’être quelqu’un que tu n’es pas, les années passent trop vite pour les gaspiller à perdre son âme dans ce qui n’est pas important.
Si la société de ne te donne pas la place qu’il te faut, prend-la. Assure toi de ne blesser et de ne martyriser personne, mais impose toi. Deviens qui tu as toujours été au fond de toi, laisse vivre cet enfant intérieur.
Le monde ne t’attendra pas, alors qu’est-ce que tu attends ?
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