Longtemps on m’a reproché d’être bizarre, on m’a dit de me faire soigner et d’apprendre à être normale, être “comme tout le monde”.
J’ai longtemps cru que j’avais un problème, psychologique, voir moteur, parce que je ne pensais pas comme les autres, parce que ma vision de la vie n’est pas souvent partagée, parce que je n’arrive pas toujours à m’intégrer bien longtemps et encore moins dans ce moule de la société. J’ai longtemps cru que j’avais un problème émotionnel, que j’étais trop fragile et trop faible comme on a pu me le dire. J’ai pensé que je n’avais pas ma place dans cette vie, que j’allais toujours être le vilain petit canard devant qui on est gentil, mais dont on se moque dès qu’il n’est plus là.
J’y ai cru. Et je pense que tout ceux qui ont déjà été rabaissé, y ont, et peut-être même aujourd’hui, y croient encore.
La réalité c’est qu’en grandissant je me posais de plus en plus de questions, ce genre de question dont on est pas censé se poser. Des tonnes de “Pourquoi ?” et de “comment ?”. J’ai découvert la psychologie, le développement personnel, le pouvoir que peut avoir notre esprit sur notre corps. J’ai apprit les différents types de personnes et vous savez quoi ? Je suis ce vilain petit canard qui ne pense pas comme tout le monde, qui dit haut et fort ce qu’il pense et qui dérange. Je suis ce vilain petit canard, mais aujourd’hui j’en suis fière (bien que parfois cela reste difficile à vivre).
Dans mes multiples recherches, je me suis retrouvée dans l’Hypersensibilité. Non, ce n’est ni un gros mot, ni une maladie. Cela fait partie de moi autant que le bleu de mes yeux. C’est une caractéristique, vous n’avez pas à guérir de votre hypersensibilité. Vous ressentez les choses plus intensément, plus vivement. Ce qui effleur les autres, vous tranche le cœur. Les émotions aux bords des yeux, toujours. Mes larmes coulent de joie, de peur, de colère, de tristesse. C’est la façon dont mon corps régule et gère cet afflux d’émotions et de stimulus. D’ailleurs, tout est stimuli; la lumière, le bruit, les gens, la foule. Tout. Faire des courses est parfois synonyme d’une heure de sieste en rentrant car je me retrouve épuisée. Cela donne aussi des journées avec +10h de sommeil, et une tête qui ne peut plus penser à cause de la fatigue mentale. Alors non, spoiler alert, ce n’est pas la flemme qui vous empêche de vous lever le matin ou d’aller à ce rendez-vous entre amis, mais bel et bien ce condensé d’informations que votre cerveau reçoit. Les choses sont plus rudes, plus fortes. La société n’est pas faite pour les hypersensibles, où il faut toujours courir, générer de l’argent, avoir une vie sociale, rentrer dans des codes auxquels on a même pas le droit de réfléchir tant, quand on y pense, ils deviennent absurdes.
L’Hypersensibilité est souvent accompagné de TDAH (troubles de l’attention et hyperactivité), ce qui est mon cas. Mais ce trait, contrairement à mon hypersensibilité, n’a pas été officiellement reconnu. J’en parlerai dans un autre feuillet.
Je voulais partager tout ça pour vous dire que si vous vous sentez différent, que si la moindre vague vous donne la larme à l’œil, vous avez été béni d’un don que très peu pourront comprendre. Vos peines vous détruisent peut-être, mais vos joies vous emmène dans un tourbillon si intense que tout ce qui se passe autour disparaît. Un rayon de soleil ou un papillon vous illumine le cœur. Un sourire d’un inconnu vous redonne de l’espoir. Vous êtes Humain, vous êtes en vie, et vous le vivez comme si vous deviez mourir demain..
Soyez heureux d’être ce vilain petit canard, vous avez un pouvoir magique dans le cœur ❤️
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